Le dépistage des cancers en France

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Depuis plusieurs années, en France, est organisé un dépistage de masse pour les cancers du sein, du col de l’utérus et du côlon. L’objectif est de diagnostiquer plus tôt l’apparition d’anomalies et d’augmenter les chances de guérison, en cas de diagnostic positif. Cette action de dépistage fait partie des missions de prévention de l’Assurance Maladie et relève d’une mission d’intérêt public.

Les stratégies d’invitation aux dépistages des cancers a légèrement évolué en 2024, alors voyons cela de plus près.

Cancer du sein

C’est la cancer le plus fréquent chez la femme.

Pour les femmes âgées de 50 à 74 ans, sans symptômes ni facteurs de risque particuliers, l’Assurance maladie propose une mammographie de dépistage tous les deux ans, prise en charge à 100 %. En fonction du résultats, une échographie sera faite en complément.

Les invitations continueront d’être envoyées par voie postale, avec des étiquettes pour faciliter l’identification et le suivi. Depuis janvier 2024, les rappels au dépistage sont faits pour voie dématérialisée et accessibles dans le compte « ameli » des assurées, avec la possibilité d’obtenir de nouvelles étiquettes en cas de perte.

Cancer colorectal

Le cancer colorectal fait partie des cancers les plus fréquents: au 3e rang chez l’homme et au 2e chez la femme. Il représente la deuxième cause de décès par cancer, d’où son dépistage de masse.

Il est destiné aux personne entre 50 et 74 ans, sans symptômes ni facteurs de risque (cancer du colon familial). Il s’agit d’un test immunologique, qui vise à déceler la présence de sang microsopique dans les selles. Il peut être réalisé à domicile, et se fait tous les deux ans. Un test positif sera complété par une coloscopie.

De façon similaire au dépistage du cancer du sein, les personnes concernées par le dépistage du cancer colorectal recevront des invitations par courrier postal avec des étiquettes. Les rappels, quant à eux, seront désormais disponibles de manière dématérialisée dans le compte « ameli » des patients. Les résultats seront envoyés par SMS si un numéro de téléphone est renseigné, sinon par courrier.

 

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Cancer du col de l’utérus

Chaque année en France, le cancer du col de l’utérus touche environ 3 000 femmes et est responsable d’environ 1 100 décès.

Pour les femmes de 25 à 65 ans, le dépistage du cancer du col de l’utérus est réalisé par un prélèvement cervico-utérin lors de l’examen gynécologique. Les modalités varient en fonction de l’âge, et le dépistage débute à partir de 25 ans.

  • Entre 25 et 29 ans, le test de dépistage est réalisé par examen cytologique (frottis avec analyse des cellules au microscope) tous les 3 ans, après deux premiers tests réalisés à 1 an d’intervalle et dont les résultats sont normaux. On fera donc un frottis à 25 ans 26 ans et 29 ans.
  • Pour les femmes de 30 ans à 65 ans, la HAS a fait évoluer ses modalités de dépistage en actualisant les recommandations de 2010. L’examen cytologique, ou frottis, est remplacé par le test HPV-HR, plus efficace pour ces femmes. Ce test est réalisé 3 ans après le dernier examen cytologique dont le résultat est normal. Un nouveau test est refait tous les 5 ans, jusqu’à l’âge de 65 ans, dès lors que le résultat du test est négatif. Le test HPR consiste simplement par prélèvement à rechercher les virus HPV (human papilloma virus) à haut risque cancerigène.

Depuis janvier 2024, les invitations au dépistage sont dématérialisées dans le compte ameli des patientes, conservées pendant 6 mois, et ne comportent plus d’étiquettes. Pour une prise en charge à 100 %, il suffit de cocher « Dépistage organisé » sur la fiche de demande d’examen.

Nouveautés du dépistage

Les médecins traitants ont un rôle majeur dans l’amélioration de ces dépistages. L’Assurance maladie prévoit de leur fournir la liste de leurs patients n’ayant pas effectué les dépistages via « amelipro » en 2024, facilitant ainsi les échanges et l’identification des éventuels obstacles.

Par ailleurs, un programme d’opérations dites « d’aller vers » sera mis en place auprès des populations les plus fragiles et éloignées du système de santé, impliquant notamment le recrutement et la formation de plus de 100 téléconseillers pour accompagner ces assurés dans la prise de rendez-vous ou l’obtention de kits de dépistage. Plus de 1,4 million de personnes seront concernées par ces initiatives cette année.