Le Diabète de type 3: Qu’est-ce que c’est?

diabete-memoire-diabete-maladie-alzheimer-diabete-de-type-3-alzheimer-diabete-type-3-wikipedia-diabete-type-1-diabete-type-2-diabete-type-4-diabete-cerebral-

Nous connaissons maintenant bien le diabète de type 1 et le diabète de type 2. Le diabète de type 1 est lié à une incapacité du pancréas à fabriquer de l’insuline: c’est un déficit quantitatif. Le diabète de type 2, qui apparait avec l’âge, est une résistance progressive à l’insuline. Notre corps devient moins sensible à l’insuline, et notre taux de sucre augmente progressivement.

La notion de diabète de type 3 est apparue il y a quelques années maintenant. Il a été observé une corrélation entre le diabète et la maladie d’Alzheimer. Environ 35% des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer souffrent de diabète. C’est beaucoup plus que dans la population en général, car le diabète est présent chez 5% de la population. Cette corrélation était suffisamment forte pour la prendre en considération et pour surnommer cela le diabète de type 3! Alors, voyons d’un peu plus près tout cela pour mieux comprendre…

La maladie d’Alzheimer

Pour mieux comprendre, voici quelques brèves notions sur la maladie d’Alzheimer. Cette dernière fait partie des démences non réversibles. Actuellement, en France, on dénombre presque 1 million de personnes atteintes de cette maladie. Cette maladie est actuellement incurable et sous-diagnostiquée. Quelques médicaments existent mais avec un faible service médical rendu et une balance bénéfices-risques peu favorable compte-tenu des effets indésirables connus. Ils permettent une amélioration à court terme au niveau de la mémoire et autres fonctions cognitives, mais aucun impact sur l’évolution de la maladie à long terme.

Les symptômes

Les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer présente un déclin des fonctions cognitives, dont la mémoire. Cette atteinte des fonctions cognitives se fait progressivement, et aboutit à une perte d’autonomie de la personne jusqu’à l’institutionnalisation. Des troubles du comportement peuvent également apparaître, parfois associés à des troubles de l’humeur, comme un syndrome dépressif. Une désorientation temporelle et spatiale est souvent observée chez ces personnes.

diabete-crise-de-folie-diabete-comportement-agressif-perte-de-memoire-chez-un-diabetique-diabete-trouble-memoire-diabete-et-cerveau-insuline-et-perte-de-memoire-hyperglycemie-et-cerveau-effets-du-diabete-sur-le-comportement

La cause

La cause exacte de cette pathologie n’est pas connue, mais voici ce qui est actuellement observé.

Au niveau cérébral

La présence de dépôts amyloïdes ou plaques séniles, lié à une accumulation de la protéine beta-amyloïde. Cette accumulation entrainerait une toxicité au niveau des cellules nerveuses, notamment au niveau d’une autre protéine, la protéine tau. Cette dernière subit une modification chimique, qui entraine une désorganisation du neurone, aboutissant progressivement à sa mort.

il existe une inflammation locale au niveau cérébral, participant à la dégénérescence. Cette inflammation semblerait intervenir assez tôt dans le processus, mais reste à déterminer si c’est une cause ou une conséquence. Mais la corrélation est bien démontrée.

Au niveau cardiovasculaire

Il est également reconnu que les lésions vasculaires au niveau cérébral sont responsables d’environ 25% des démences. Donc les facteurs de risques cardiovasculaires, tels que l’hypertension artérielle ou le diabète, sont un élément clé à prendre en compte, notamment en terme de prévention.

Au niveau de l’imagerie

On observe généralement une diminution de volume au niveau des hippocampes, situés dans la région temporale et qui jouent un rôle au niveau de la mémoire.

Les facteurs de risques

Ils sont nombreux mais, voici les principaux connus:

  • L’âge: le risque de développer la maladie est plus élevé après 65 ans
  • Les facteurs de risque cardiovasculaire, comme l’hypertension, le diabète
  • La sédentarité
  • Les microtraumatismes crâniens
  • Des anesthésies répétées
  • La composante familiale et génétique: le risque de développer la maladie est multiplié par 1,5 si un parent du premier degré est touché.

diabete-et-pertes-de-memoire-diabete-et-troubles-psychiatriques-amyloide-diabete-diabete-type-3-alzheimer-crise-de-demence-vasculaire-diabete-personne-agee-troubles-cognitifs

Les études

Il est important de signaler la nuance entre corrélation et lien de cause à effet. La corrélation signifie que ces deux maladies sont liées. C’est ce qui a été observé. Par contre il n’a pas été trouvé de lien de cause à effet entre les deux. Ce n’est pas le diabète qui entraîne la maladie d’Alzheimer!

Alors voici ce qui a été observé:

Le taux d’insuline

Nous savons que le cerveau contient des récepteurs à l’insuline, surtout dans la partie temporale et au niveau de l’hypothalamus. Il a été observé chez les patients diabétiques une diminution du taux d’insuline au niveau cérébral. Ce qui affecterait directement les fonctions cognitives, notamment celle de la mémoire, situé entre autre au niveau temporal. Mais cela n’est pas suffisant pour expliquer la maladie d’Alzheimer. Dans cette dernière, le taux d’insuline  au niveau cérébral est encore beaucoup plus bas chez les personnes atteintes de maladie.

Plus de protéine beta-amyloïde

De plus, l’insuline est détruite au niveau cérébral par des enzymes, qui détruisent également la protéine bêta-amyloïde. Ces enzymes sont produites en quantité plus faibles au niveau du cerveau des patients diabétiques. Or, comme nous l’avons vu plus haut, cette protéine bêta-amyloïde est impliquée dans la maladie d’Alzheimer. Donc s’il y a moins d’enzymes, il y a plus de protéine bêta-amyloïde et donc potentiellement plus de chances de développer cette maladie.

Autre fait intéressant: il a été observé chez les personnes diabétiques des dépôts amyloïdes, dans le pancréas et au niveau de l’hippocampe, presque similaires à ceux de la maladie d’Alzheimer au niveau cérébral. La seule différence est que ces dépôts sont fabriqués avec une protéine différente. Ces agrégats amyloïdes sont fabriqués par certaines cellules du pancréas, mais la question principale reste de savoir si c’est une conséquence ou une cause. Rien n’est encore sûr concernant le lien entre le diabète et le rôle de ces dépôts amyloïdes. La recherche actuelle tente d’expliquer les liens entre ces diverses maladies amyloïdes, dont font partie le diabète et la maladie d’Alzheimer.

Conclusion

Au vue de ces observations, il est à noter une corrélation nette entre le diabète et la maladie d’Alzheimer. Corrélation suffisamment importante pour créer cette nouvelle appellation de diabète de type 3! Mais le lien exact n’est pas du tout clair à l’heure actuelle. Cet état des lieux permet tout de même de se poser des questions et d’attirer notre attention sur ces faits. Cela pourrait être une motivation de plus pour majorer la prévention au niveau du diabète et développer des moyens de guérir cette pathologie, invalidante à tout niveau: physique, mental, émotionnel et social.