Le diabète est une maladie de plus en plus fréquente aujourd’hui en France. C’est tout simplement lorsque vous avez trop de sucre dans le sang. Il existe différents types de diabète et les causes en sont multiples. Dans notre contexte actuel et avec notre mode de vie sédentaire, développer un diabète fait partie des possibilités. Et cela d’autant plus si vous avez des facteurs de risque cardiovasculaires (hypertension, surpoids, hypercholestérolémie…). Mais heureusement, devenir diabétique n’est pas une fatalité!
La prise en charge du diabète ainsi que de ses complications est bien connue aujourd’hui. Nous avons les moyens de dépister de manière précoce le diabète, d’équilibrer le diabète de manière efficace grâce à votre médecin traitant ou de votre endocrinologue. Et en amont de tout cela, il est vivement recommandé d’être acteur dans la prévention du diabète.
Qu’est-ce que le diabète sucré ? Comment se manifeste-t-il ? Quelles en sont les complications? Comment le traiter? Voici une présentation globale du diabète pour vous aider à mieux comprendre cette maladie fréquente aujourd’hui.
Le diabète, qu’est-ce que c’est ?
Le diabète est une maladie chronique caractérisée par un trouble de glycémie (hyperglycémie).
Qu’est-ce-que le diabète?
Après chaque repas, le sucre (glucose) est normalement métabolisé et utilisé par les cellules du foie, des muscles et du tissu adipeux, où il sera stocké ou transformé en énergie. Grâce à l’insuline sécrété par votre pancréas, votre taux de sucre dans la sang est équilibré. Mais parfois, votre organisme ne fonctionne plus correctement et votre taux de glucose (glycémie) dans le sang commence à monter: le diabète s’installe progressivement. Tout d’abord le premier stade avec le prédiabète lorsque la glycémie commence à s’élever légèrement au-dessus de la normale, puis le stade de diabète lorsqu’elle est vraiment au-dessus de la norme. Nous verrons les taux dans les paragraphes dédiés.
En effet, le sucre destiné à être stocké dans les cellules continue à circuler dans le sang. Cette maladie se fait de plus en plus fréquente, notamment dans les pays industrialisés. Les causes sont multiples et varient en fonction du type de diabète.
Les différents diabètes
Dans le diabète de type I ou diabète sucré insulino-dépendant, la production de l’insuline (l’hormone responsable de la baisse du taux de sucre) cesse. L’insuline ne peut plus faire son travail, c’est-à-dire diminuer le taux de sucre dans le sang: il est donc trop élevé, c’est l’hyperglycémie. Ce type de diabète apparait plutôt chez des personnes jeunes (enfant, adulte jeune).
Dans le diabète de type II ou diabète sucré non insulino-dépendant, l’insuline est bien sécrétée, mais votre corps n’arrive pas à l’utiliser correctement: il résiste ou il est moins sensible. Le résultat est le même, le taux de sucre monte progressivement et c’est l’hyperglycémie. Ce type de diabète est beaucoup plus fréquent et touche essentiellement les adultes. Ce type de diabète fait partie des facteurs de risques cardio-vasculaires, au même titre que l’hypertension artérielle, l’hypercholestérolémie, le surpoids…
Ce sont les deux principaux types de Diabète. Parallèlement à cela, il existe:
- le diabète gestationnel qui peut se manifester chez la femme enceinte à partir du deuxième trimestre
- Les diabètes secondaires à d’autres maladies
- Le diabète insipide: cette maladie concerne les urines et ne partage avec le diabète sucré que son nom
- Le diabète de type III: concept assez récent qui mérite du recul et plus d’étayage.
Quels sont les symptômes du diabète?
Une fois le diabète déclaré dans l’organisme, des signes cliniques précis commencent à apparaître. La maladie sera ensuite confirmée par des examens. Avant de détailler ces symptômes, voici un petit aperçu de la physiologie pathologique de la maladie.
Comment arrive-t-on au diabète ?
Dans le diabète de type I, les cellules T du système immunitaire se mettent à attaquer les cellules bêta de langerhans dans votre pancréas qui produisent l’insuline. Il s’agit donc d’une maladie auto-immune. Suite à ça, la production de l’insuline baisse progressivement jusqu’à ce qu’elle s’arrête.
Pour le diabète du type II, le développement de la maladie se fait plus lentement. Elle débute d’abord par la résistance des cellules à l’insuline. L’organisme, qui ne comprend pas pourquoi le taux de la glycémie est toujours élevé malgré la sécrétion de l’hormone, se met à en produire davantage. Cela amène à l’épuisement du pancréas et après quelques années, la sécrétion d’insuline s’effondre.
Les Signes cliniques
La physiopathologie de ces deux principaux types amène donc au même résultat : une hyperglycémie. Ainsi, ils vont partager les principaux mêmes symptômes qui sont :
- sensation de fatigue et d’épuisement
- sensation de soif
- envie fréquente d’uriner
- perte de poids
Quels examens faire?
Si vous présentez ces symptômes, il est important de consulter votre médecin traitant. Il pourra réaliser plusieurs types d’examens:
Dans les urines
Tout d’abord une bandelette urinaire: facile et rapide à faire au cabinet, un taux de sucre élevé dans les urines sera un argument clair en faveur d’un diabète. Mais cet examen de routine de permet pas de poser le diagnostic de diabète.
Dans le sang
Une prise de sang: mesurer la glycémie à jeun à deux reprises. Le diagnostic est confirmé si elle est supérieure à 1,26 g/L deux fois de suite ou si elle est supérieure à 2g/L d’emblée.
La mesure de l’HBA1C (hémoglobine glyquée): c’est le reflet de votre taux de sucre dans la sang sur les 3 derniers mois. Elle est donné en % et est mesurée dans un but de surveillance, essentiellement pour voir si votre diabète est suffisamment équilibré ou non.
Une hyperglycémie provoquée (HGPO) est pratiquée chez la femme enceinte pour dépister le diabète gestationnel.
Dans le cas du diabète de type I, des examens plus poussés seront fait pour confirmer l’origine auto-immune de la maladie (mesure du taux des anticorps anti-cellules bêta de langerhans).
Une fois le diagnostic confirmé, qui est somme toute assez simple, d’autres examens seront réalisés pour éliminer les diabètes secondaires à d’autres maladies.
Autres examens:
Seront à prévoir dans le bilan initial:
- Un Fond-d’oeil (FO)
- Un Electrocadiogramme (ECG)
L’évolution du diabète
Le diabète de type 1 et le diabète de type 2 sont des maladies à vie.
Le diabète gestationnel est temporaire et disparait généralement après l’accouchement. Mais ce dernier augmente malgré tout le risque du diabète de type 2 chez la maman plus tard.
Le prédiabète: c’est quoi et comment le détecter ?
Le diabète de type II prend des années à se mettre en place. Les cellules apprennent donc lentement à résister à l’insuline et le taux de la glycémie augmente progressivement. A un certain stade, plusieurs cellules commencent déjà à ne plus répondre à l’hormone et une hyperglycémie commence à se faire remarquer: on est au stade de prédiabète. Le stade de prédiabète précède donc le stade de diabète. Si aucune mesure n’est prise, l’évolution se fera naturellement vers le diabète de type II.
Tout comme dans le diabète, la glycémie est mesurée à jeun. Son taux lors du prédiabète varie entre 1,10 g/L et 1,26 g/L (la glycémie normale est inférieure à 1,10 g/L).
Les patients prédiabétiques ont encore la chance de retarder l’apparition d’un diabète non insulinodépendant voire même de l’éviter. C’est là que rentre en jeu toute la Prévention du diabète.
Les risques et complications du diabète
Les complications du diabète sont assez sévères. Si le taux du sucre demeure élevé dans le sang, différents systèmes peuvent être touchés: vos vaisseaux et le coeur, vos nerfs, vos reins, vos yeux, votre système immunitaire. Voici les principales complications:
- Le système cardiovasculaire: le risque d’athérosclérose augmente, pouvant conduire à un infarctus du myocarde, un AVC (Accident vasculaire cérébral), des artères des jambes qui se bouchent (Artériopathie oblitérante des membres inférieurs). Il n’est d’ailleurs pas rare que les patients découvrent leur diabète lors d’un infarctus.
- Le système nerveux: vous pouvez avoir une atteinte des nerfs au niveau des jambes et développer une diminution de votre sensibilité. C’est pourquoi il est INTERDIT de marcher pieds-nus lorsqu’on est diabétique! Vous pouvez à un certain stade avoir une petite plaie sous le pied sans rien sentir. Cette petite plaie non soignée et associée aux autres complications du diabète (moindre circulation artérielle, risque infectieux plus important) peut entraîner une infection de l’os et arriver à terme jusqu’à l’amputation si elle n’est pas prise en charge.
- Le système rénal: le diabète est une des causes de l’insuffisance rénale. Une analyse d’urine sera faite une fois par an pour mesurer l’atteinte de vos reins. C’est le dosage de la microalbuminurie. Si elle est élevée, un traitement pourra être mis en place pour protéger vos reins.
- Vos yeux: vous pouvez développer une atteinte de la rétine (rétinopathie diabétique), entrainant progressivement une diminution de votre vue, pouvant aboutir à la cécité. C’est la raison pour laquelle, un fond-d’oeil doit être fait régulièrement chez l’ophtalmologue pour surveiller vos yeux.
- Votre immunité: plus faible, vous êtes plus à risque d’infection.
Le diabète fait partie des premières causes de cécité et d’amputation en France.
Comment traiter un diabète?
Diabète de type I
Le traitement des diabétiques de type I repose sur l’insulinothérapie. Cela consiste en des injections d’insuline une ou plusieurs fois par jour selon vos besoins afin de compenser la diminution de la sécrétion d’insuline.
Cette insuline est produite par les bactéries, on parle des analogues. Ces analogues peuvent être soit rapides, c’est-à-dire actif sur une courte durée, soit lents, c’est-à-dire actifs sur une durée plus longue (20-24h). Ainsi, le premier type est utile pour faire descendre rapidement un taux de sucre élevé, le deuxième est utilisé généralement le soir afin d’assurer la présence de cette hormone dans le sang de manière plus durable.
L’insuline se garde au frigo: soyez donc vigilants lorsque vous mangez à l’extérieur. Il est recommandé de transporter son insuline dans une pochette isotherme avec le matériel nécessaire.
Diabète de type II
Le traitement des diabétiques de type II repose sur plusieurs principes:
- Les règles hygiéno-diététiques: les personnes atteintes par ce type de diabète doivent d’abord commencer par adopter de nouvelles habitudes de vie : activité physique régulière pour obtenir une perte de poids, alimentation équilibrée, suppression des grignotages, privilégiez les bons aliments et éviter les aliments à index glycémique élevé… Ces habitudes peuvent en effet aider à contrôler la glycémie. Pour toute informations complémentaires, je vous renvoie sur la page Ressources sur laquelle vous trouverez des recommandations sur ce sujet.
- Les médicaments: votre médecin traitant pourra vous prescrire des médicaments antidiabétiques si les règles hygiéno-diététiques sont insuffisantes. Il existe différentes classes d’antidiabétiques oraux: sans les détailler, les principaux sont les biguanides (Metformine) et les sulfamides hypoglycémiants. D’autres catégories de médicaments existent et seront ajoutés progressivement en fonction de l’évolution du diabète.
- L’insuline: elle intervient lorsque le pancréas s’épuise et n’arrive plus à produire l’hormone. C’est l’insulinoréquérance. Généralement ce traitement est introduit après plusieurs années d’évolution du diabète de type II. Certains patients n’en n’auront jamais besoin, ce n’est pas systématique.
- Autres médicaments: l’ordonnance contiendra des médicaments visant à réduire les risques et les complications de la maladie au besoin. Ils seront ajoutés soit à but thérapeutique, c’est-à-dire pour soigner, soit à but préventif, c’est-à-dire pour éviter ou retarder l’évolution de complications. La prévention du diabète est une part importante de sa prise en charge.
La surveillance: comment surveiller son diabète?
Le diabète accompagne le patient à vie et pour cette raison, il doit apprendre peu à peu à vivre avec et à contrôler sa glycémie. Le but est de maintenir cette dernière normale. Il est important d’éviter l’hyperglycémie, mais aussi l’hypoglycémie.
La manière de surveiller sera différente selon votre diabète:
Diabète de type I
Pour surveiller et gérer le taux du sucre dans le sang, le patient doit se piquer au bout du doigt plusieurs fois par jour. C’est ce que l’on appelle des dextros. Vous aurez besoin d’un lecteur de glycémie, d’un auto-piqueur et de bandelettes. Les dextros se font le matin à jeûn et après chaque repas afin s’assurer que les taux de sucre soient dans la cible donnée par votre médecin traitant ou endocrinologue. Les injections d’insuline seront adaptées aux dextros afin de réguler au mieux la glycémie au jour le jour.
Diabète de type II
La surveillance repose sur un dosage tous les trimestres de l’hémoglobine glyquée ou HBA1C. En fonction du taux obtenu, votre traitement sera adapté pour maintenir une HBA1C dans la cible adaptée pour vous (en moyenne autour de 6,5%- 7%).
Conclusion
Le diabète est une maladie chronique qui ne doit pas être sous-estimée. Les patients ont souvent l’impression de ne pas être malades, car c’est une maladie silencieuse, mais les complications peuvent être parfois dramatiques. C’est beaucoup d’efforts au quotidien (exercice physique, régulation de son alimentation, examens réguliers, dextros, prise de sang, …) alors que le patient se sent bien. Il existe des programmes d’éducation thérapeutique pour informer, aider les patients à mieux comprendre cette maladie, mieux l’accepter et donc mieux la gérer. Parlez-en avec votre médecin traitant pour qu’il puisse vous orienter si vous en ressentez le besoin.