Une 10ème année pour la médecine générale

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C’est désormais confirmé. À partir de la rentrée de 2023, l’internat de médecine générale inclura une année de formation additionnelle, soit 10 ans en tout. Cette « année de consolidation » sera principalement basée sur des stages en milieu ambulatoire. Les internes seront encouragés à effectuer ces stages dans les zones où les services de santé sont insuffisants.

Historique

Le processus de formation pour obtenir le diplôme d’études spécialisées (DES) en médecine générale prendra désormais dix ans. En 2017, le gouvernement avait déjà exprimé son intention d’intégrer une quatrième année de formation en internat pour les futurs médecins généralistes, qui auparavant suivaient un cursus de trois ans (par opposition aux internes visant les 44 autres DES du domaine médical).

Le rapport « Ajout d’une quatrième année au DES de médecine générale », présenté aux ministres de l’Enseignement supérieur et de la Santé, soulignait que le format actuel de trois années de formation, avec seulement une année de stages en milieu ambulatoire, ne préparait pas suffisamment les futurs médecins généralistes à la pratique des soins primaires.

Une année de consolidation en internat de médecine générale a été officiellement annoncée en décembre 2022, malgré les oppositions des syndicats étudiants. Cette réforme a été formalisée par un arrêté le 3 août 2023.

En pratique:

Stages ambulatoires

La structure de la formation pour le DES de médecine générale subit donc des ajustements. Une année de consolidation sera introduite pour finaliser la phase de troisième cycle de formation en internat pour les futurs médecins. Cette année sera composée de deux stages semestriels et permettra aux internes de la quatrième année de bénéficier du statut de « docteur junior ». Les premiers étudiants accéderont à cette année de consolidation à partir de la rentrée universitaire 2026-2027.

La priorité sera accordée aux stages en milieu ambulatoire. Cette année supplémentaire sera principalement réalisée dans des environnements tels que les cabinets libéraux et les maisons de santé pluriprofessionnelles. Les internes travailleront sous la supervision de praticiens agréés-maîtres de stage des universités. Toutefois, en cas de justification liée à leur projet professionnel, les étudiants pourront effectuer un stage en milieu hospitalier ou extrahospitalier en remplacement de l’un des deux stages en soins ambulatoires. Les stages pourront être réalisés dans divers établissements de santé, centres de santé, services de protection maternelle et infantile, et services de planification familiale.

Pendant cette année de consolidation, les stages permettront aux internes de découvrir différentes approches de la pratique médicale et de se familiariser avec la coordination des parcours de soins. Cela inclut la participation à des réseaux de soins tels que les équipes mobiles gériatriques et les équipes mobiles de soins palliatifs, ainsi que des expériences dans les hôpitaux de proximité et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Les étudiants seront encouragés à effectuer leurs stages dans des zones sous-denses où l’accès aux soins est limité.

 

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Enseignement hors stage

En parallèle, au cours de cette année de consolidation, les étudiants suivront des enseignements hors stages deux demi-journées par semaine. Ces enseignements incluront des travaux d’écriture clinique, des sessions de formation à la relation thérapeutique et à la psychothérapie, des ateliers sur la gestion des urgences en cabinet et en permanence des soins ambulatoires, des exercices de rôle sur la pédagogie et l’encadrement impliquant les étudiants du deuxième cycle, ainsi que des ateliers pratiques abordant la gestion d’un cabinet, la fiscalité, l’éthique médicale et la déontologie.

La nouvelle structure de formation introduit également un stage libre en troisième année d’internat, axé en priorité sur la santé des personnes âgées, des femmes, des enfants et la santé mentale. De plus, une formation sera mise en place pour renforcer l’accompagnement à l’installation des futurs médecins généralistes et faciliter leur enracinement dans leur région.

Conclusion

Une année de plus pour les étudiants en médecine générale, pour qui l’enseignement en ambulatoire était jugé comme insuffisant. Ils pourront désormais agrandir leur expérience sur le terrain pour les préparer un peu plus à leur métier de médecin généraliste en cabinet.