Comment calculer son IMC?

L’IMC ou Indice de Masse Corporelle est une formule mathématique assez simple, qui a été découverte par Jacques Quételet, mathématicien, astronome et statisticien belge en 1832. Il souhaitait à cette époque trouver un lien entre la taille et le poids pour définir ce qu’il appelait « l’homme moyen ». Initialement, cette indice n’avait donc aucun rapport avec le surpoids et l’obésité. Ce n’est qu’au début du XXème siècle que cette association a été faite et divulguée au grand public.

Alors nous allons voir ce qu’est exactement cet IMC, ses limites, à quoi sert-il et quelle est la différence avec l’IMG.

Qu’est-ce que l’IMC?

Définition et Comment Calculer son IMC?

L’IMC, c’est l’Indice de Masse Corporelle, qui se définit par la formule suivante: Poids (Kg) divisé par la taille (cm) au carré

IMC = poids/(taille x taille)

Cet indice vous permet de savoir si vous avez un poids normal, trop élevé ou pas assez par rapport à votre taille. Plus cet indice est élevé, plus il est le reflet d’un surpoids ou d’une obésité. Il est plus approprié pour les adultes de 18 à 65 ans.

Interprétation de l’IMC:

  • IMC < 18,5: maigreur
  • IMC entre 18,5 et 25: normal
  • IMC entre 25 et 30: surpoids
  • IMC entre 30 et 35: obésité modérée
  • MC entre 35 et 40: obésité sévère
  • IMC > 40: obésité morbide

Nous nous attarderons un peu plus sur l’IMC au-dessus de 25 car c’est le plus fréquent. Le surpoids est plus commun dans notre société occidentale que la dénutrition…

Facteurs favorisant le surpoids

  • Surconsommation alimentaire
  • La sédentarité de plus en plus fréquente
  • Manque d’activité physique et sportive
  • L’arrêt du tabac peut s’accompagner d’une prise de poids
  • Une consommation d’alcool
  • Certains médicaments peuvent entraîner une augmentation du poids (neuroleptiques, antidépresseurs, antiépileptiques, insuline, sulfamides hypoglycémiants, corticoïdes).
  • Une prédisposition génétique
  • Présence d’un surpoids dès l’enfance
  • Grossesse
  • Ménopause
  • Troubles du comportement alimentaire (boulimie)
  • Troubles anxio-dépressifs et périodes de difficultés psycho-sociales
  • Stress professionnel ou non
  • Temps de sommeil insuffisant

Les risques d’un IMC augmenté

  • Plus l’IMC est augmenté, plus vous avez un risque cardiovasculaire qui augmente. Ce dernier est d’autant plus important s’il est associé à d’autres facteurs de risque cardiovasculaires, comme le tabac, le diabète, l’hypertension artérielle ou l’hypercholestérolémie. Plus le risque cardiovasculaire est élevé, plus vous êtes à risque de développer un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral ou une artériopathie des membres inférieurs
  • Par ailleurs, les complications métaboliques sont plus importantes en cas d’IMC plus élevé: comme par exemple le développement d’un diabète, une stéatose hépatique type NASH, une hypercholestérolémie, une insulinorésistance
  • Troubles respiratoires: il peut apparaître un syndrome d’apnée du sommeil en cas de surpoids ou des troubles d’hypoventilation
  • Troubles hormonaux: ils concernent les adipokines, la leptine ou encore les oestrogènes
  • Troubles articulaires: des douleurs articulaires (arthralgies) peuvent apparaitre, notamment au niveau des hanches, genoux
  • Troubles dermatologiques: les mycoses sont plus fréquentes
  • Troubles veineux: jambes lourdes et insuffisance veineuse
  • Majoration du risque de certains cancers: il y a une relation entre excès de poids et certains cancers. Par exemple, chez l’homme, les incidences des cancers gastriques, prostatiques et rénaux sont majorées chez l’obèse. Chez la femme, le même phénomène est observé pour les cancers du sein et de l’utérus.
  • Troubles psychologiques: mauvaise estime de soi, mal-être, dépression, discrimination…

Une perte de poids, même si elle est modeste, sera bénéfique sur le plan métabolique, cardiovasculaire, respiratoire et musculo-squelettique. Une perte de poids de 5 % à 10 % diminue le risque d’apparition du diabète de type 2.

Les limites de l’IMC

Soulignons le fait que ce calcul de l’IMC peut parfois ne pas être adapté à toutes les situations:

1- La même formule est appliquée pour les hommes et pour les femmes. Or la répartition des masses graisseuses et musculaires est différente selon le sexe. L’IMC ne tient pas compte de la répartition du tissu adipeux dont dépend, en partie, le risque de complications associées à l’obésité. Pour un même IMC, la composition corporelle et la répartition du tissu adipeux peut en effet varier d’un individu à l’autre avec des risques de complications variables. La couche de graisse sur l’abdomen ou adiposité abdominale, mesurée par le tour de taille, est associée à une augmentation de la mortalité cardiovasculaire et au développement de diabète de type 2

-> Il est donc recommandé d’associer la mesure du tour de taille pour évaluer les risques cardiovasculaires et métaboliques.

Les seuils à partir desquels le tour de taille (TT) est trop élevé sont de 80 cm pour la femme et 94 cm pour l’homme.

 

Évaluation des risques cardiovasculaires et métabolique en fonction du TT et de l’IMC

 

2- Le calcul de l’IMC ne tient pas compte de l’âge: pour les deux extrêmes (les enfants et les personnes âgées) il n’est pas toujours adapté. Pour les enfants, il faut tenir compte de l’âge pour définir le surpoids et l’obésité. Voici comment est définie l’obésité:

Pour les enfants de moins de 5 ans:

  • le surpoids est un poids par rapport à la taille debout supérieur à deux écarts-types au-dessus de la médiane des normes OMS de croissance de l’enfant
  • l’obésité est un poids par rapport à la taille debout supérieur à trois écarts-types au-dessus de la médiane des normes OMS de croissance de l’enfant.

Pour les enfants de 5 à 18 ans:

  • le surpoids est un IMC pour l’âge supérieur à un écart-type au dessus de la médiane de la croissance de référence de l’OMS
  • l’obésité est un IMC pour l’âge supérieur à 2 écarts-types au dessus de la médiane de la croissance de référence de l’OMS.

3- Cet indice n’est pas adapté aux grands sportifs: en effet la masse musculaire étant beaucoup plus importante chez ces personnes, elles peuvent avoir « à tort » un IMC élevé sans avoir un excès de masse grasse

4- L’impact hormonal n’est pas non plus pris en compte: en effet, par exemple, lors de la ménopause, les femmes ont une tendance à prendre du poids. Par ailleurs, l’IMC n’est pas applicable pour les femmes enceinte et allaitantes

A quoi sert l’IMC?

  • Il sert de référence pour estimer si l’on est en état de maigreur, de surpoids, d’obésité ou de « normalité ». Il sert aussi de référence pour la personne elle-même pour comparer et évaluer des progrès faits.
  • Il permet, couplé à la mesure du tour de taille, d’évaluer les risques cardiovasculaires et métaboliques
  • Il sert de base pour poser une indication opératoire en cas de demande de chirurgie bariatrique
  • Il peut aider à poser un diagnostic de dénutrition chez la personne âgée, couplée à d’autres marqueurs

La différence avec l’IMG

Attention à ne pas confondre cet IMC avec l’IMG, qui est l’Indice de Masse Grasse: c’est le reflet en % de votre masse graisseuse. Contrairement à l’IMC, il prend en compte l’âge et le sexe dans le calcul, en plus du poids et de la taille.

IMG en % = (1.2*IMC)+(0.23*âge)-(10.8xS)-5.4

(S est variable en fonction du sexe: S=0 pour une femme et S=1 pour un homme)

Interprétation de l’IMG:

  1. Pour un homme:
  • < 15%: pas assez de masse grasse, maigreur
  • entre 15 et 20%: taux de graisse normal
  • > 20%: trop de masse graisseuse

2. Pour une femme:

  • < 25%: pas assez de masse grasse, maigreur
  • entre 25 et 30%: taux de graisse normal
  • > 30%: trop de masse graisseuse

Conclusion

Couplé au tour de taille et au bon sens, cet indice de masse corporel vous permet de savoir si vous avez trop de poids, pas assez ou dans la norme. En cas de surpoids, voire d’obésité, les risques en terme cardiovasculaires et métaboliques sont importants et nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire. Une orientation vers des professionnels adaptés sera utile: diététicienne, endocrinologue, chirurgien, éducateur physique et sportif, médecin généraliste, psychologue… La prévalence du surpoids et de l’obésité ne cesse d’augmenter avec un risque sur la morbi-mortalité non négligeable. La prévention est indispensable. La dénutrition, quand à elle, est moins fréquente et plus présente chez les personnes âgées. Elle relève également d’une prise en charge multidisciplinaire et ne doit pas être sous-estimés dans cette tranche d’âge.

Bibliographie

https://savoirs.usherbrooke.ca/bitstream/handle/11143/12102/Ghachem_Ahmed_PhD_2018.pdf?sequence=4&isAllowed=y

https://sofia.medicalistes.fr/spip/IMG/pdf/Obesite_physiopathologie_et_consequences.pdf

https://www.has-sante.fr/jcms/c_964938/fr/surpoids-et-obesite-de-l-adulte-prise-en-charge-medicale-de-premier-recours

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/obesity-and-overweight

https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2009/revue-medicale-suisse-213/imc-grandeur-et-decadence-annoncee