Comment gérer des verrues?

 Les verrues sont de petites lésions cutanées bénignes, très fréquentes qui touchent essentiellement les pieds ou les mains. Les enfants sont plus fréquemment atteints (surtout entre 5 et 15 ans) et environ une personne sur 4 aura une verrue dans sa vie. Elles peuvent avoir des aspects différents et sont généralement indolores.  

Alors à quoi sont dues ces verrues, quels sont les différents types de verrues possibles et comment les traiter ? 

Une verrue c’est quoi exactement? 

Une verrue, c’est une lésion kératosique, comme une petite tuméfaction ou excroissance de la peau, due à un virus de la famille des papillomavirus présent à la surface de la peau. Ce virus à ADN a comme cible les cellules épithéliales au niveau de la peau et provoque une prolifération des cellules épidermiques, ce qui donne les verrues. Ce virus se transmet de manière directe lors d’un contact cutané ou de manière indirecte, notamment par l’intermédiaire des sols de piscines ou de gymnase. Pour pouvoir se développer, il a besoin d’une petite effraction cutanée secondaire à des microtraumatismes cutanés répétés: la contamination est faite, le virus peut se développer et favoriser le développement des verrues. 

Les verrues sont: 

• Des lésions de la peau, bénignes, donc sans critère de gravité 
• Touchent 7 à 10 % de la population, surtout des enfants 
• Ont une prévalence plus élevée chez les patients ayant une greffe (40%) 
• Peu contagieuses: la contagiosité se fait par contact avec la lésion elle-même ou avec les squames épidermiques infectés par le virus qui sont disséminés dans l’environnement. (La dissémination est plus importante dans les piscines et salles de sport) 

Elles peuvent: 

• Avoir différents aspects  
• Disparaître toutes seules au bout de plusieurs mois, généralement dans les 2 ans 
• S‘étendre
• Se Transmettre 
• Déclencher une douleur 
• Entraîner un préjudice esthétique, surtout si elles sont au niveau du visage 

Les types de virus pouvant entraîner ces verrues sont les HPV de type 1, 2 ou 3 pour les principaux. Ils sont à différencier des types d’HPV 16 et 18 par exemple, qui atteignent les muqueuses et qui sont responsables de lésions précancéreuses ou cancéreuses, notamment au niveau du col de l’utérus. Les types de virus responsables des verrues ne sont pas directement cancérigènes.  

 

 Les différents types de verrues 

Les verrues plantaires 

Il existe deux types de verrues plantaires: 

• La myrmécie: verrue plane, unique, profonde, bien délimitée, avec parfois de petits points noirs au centre et qui peut être douloureuse à l’appui. 
• Les verrues mosaïques, lésions circulaires comme des plaques de peau épaissie, regroupées et superficielles. 

Les verrues planes  

Ce sont des lésions circulaires, plates et planes, parfois multiples et regroupées en plaque. Elles peuvent se retrouver au niveau du visage, du dos des mains ou au niveau des membres. 

Les verrues vulgaires ou verrues communes 

Principalement localisées au niveau de la main, elles sont rondes, surélevées, (en forme de dôme) parfois, rugueuses, avec des sillons à l’intérieur. Ce type de verrues peut parfois être douloureux et entraîner une gêne esthétique. 

Les verrues filiformes 

Les verrues filiformes sont de petites excroissances longilignes indolore, plus souvent présentes au niveau du visage (bouche ou cou) et généralement plus souvent chez les hommes. 

Les verrues génitales 

Ces dernières sont appelées condylomes et contrairement aux précédentes, le papillomavirus touche les muqueuses anogénitales. La transmission se fait par contact direct, ce qui classe ces verrues dans les infections sexuellement transmissibles. Elles peuvent être traitées par des traitements locaux (crèmes), par des traitements physiques (cryothérapie, laser CO, électrocoagulation ou exérèse chirurgicale) ou encore par des traitements immunomodulateurs sous forme de crèmes. 

Y a-t-il besoin d’examens complémentaires? 

Le diagnostic des verrues est clinique, généralement il n’y a pas besoin d’examens complémentaires. Ceci étant, parfois, en cas de lésion atypique, ulcérée ou de localisation péri-unguéale entraînant une modification de l’ongle, une biopsie pourra être envisagée pour éliminer une lésion cancéreuse. 

Comment traiter les verrues? 

En sachant que les verrues peuvent disparaître spontanément, le traitement n’est pas systématique. Il est fonction de la gêne du patient, de la douleur et si ce sont des formes compliquées.  

De plus, aucun traitement ne permet d’éliminer le virus définitivement: ne seront traitées que les lésions cutanées visibles. Il n’est pas rare de voir des récidives, liées à la persistance du virus dans les zones périlésionnelles.  

Par ailleurs, il n’y a pas un traitement indiqué en première intention particulièrement. Tous peuvent être choisis en première ligne de traitement avec une réévaluation au bout de 2 à 3 mois. En cas d’échec, une deuxième technique parmi celles ci-dessous sera choisie. 

Les kératolytiques 

C’est une méthode chimique qui consiste en l’application de préparation magistrale d’acide salicylique pour décaper la verrue. Particulièrement indiqué pour les verrues hyperkératosiques qui “ressortent bien vers l’extérieur”. Parfois, un décapage par lame de bistouri à plat permet d’éliminer une bonne partie de l’hyperkératose. On peut citer comme traitement kératolytique le Duofilm, Verrufilm, Transvercid… 

Ces traitements sont généralement appliqués jusqu’à disparition des lésions, si la tolérance est correcte. 

Les rétinoïdes locaux 

Sous forme de crème, ils ont pour but de diminuer la vitesse de renouvellement de l’épiderme. Ces crèmes sont utilisées notamment pour les verrues planes du visage. 

On peut citer comme rétinoïdes l’Effederm ou le Retacnyl.  

Les traitements physiques 

• La cryothérapie: technique la plus répandue, elle consiste en l‘application d’azote liquide directement sur la verrue. Une séance peut suffire, mais parfois il faut réitérer le geste deux ou 3 fois à plusieurs semaines d’intervalle. C’est le traitement physique de première intention, mais qui peut être douloureux. Vous pouvez trouver ici un kit de cryotherapie à faire à domicile.
• L’électrocoagulation: n’est quasiment plus utilisée 
• Le traitement chirurgical: l’ablation de la verrue ne se fera que dans des indications particulières (verrue volumineuse, pédiculée…) 
• Le laser CO2: technique coûteuse avec des risque de contamination de patient et du médecin, elle n’est plus beaucoup utilisée, d’autant plus qu’il existe des risque de cicatrices dans la moitié des cas.

Les traitements naturels

Il existe un grand nombre de remèdes de grand-mère et techniques naturelles pouvant aider au traitement des verrues. Parmi tout cela, vous pourrez tester:

• L’ail
• L’oignon
• Le vinaigre de cidre
• La pomme de terre
• L’argile verte
• La chélidoïne
• L’aloe vera
• Les huiles essentielles: Tea tree, palmarosa, Ail, Sarriette, Lavande fine, Origan vert par exemple

Conclusion 

Les verrues sont des lésions fréquentes et bénignes, pouvant justifier d’une abstention thérapeutique (sauf lésions atypique bien sûr). Il est recommandé dans un premier temps de surveiller et de ne surtout pas gratter, inciser ou essayer de l’enlever par soi-même… En cas de persistance ou en cas de lésion atypique, un avis médical pourra être pris pour envisager les différentes solutions. En attendant, les différents remèdes de grand-mère pourront être testés!

 

Bibliographie

https://www.vidal.fr/maladies/recommandations/verrue-cutanee-1575.html#prise-en-charge 

https://dermato-info.fr/fr/les-maladies-de-la-peau/les-verrues 

https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/verrues/consultation-traitements-verrues 

https://www.cochrane.org/fr/CD001781/SKIN_les-traitements-appliquer-sur-la-peau-contre-les-verrues 

https://www.hug.ch/sites/hde/files/structures/medecine_de_premier_recours/documents/infos_soignants/dermato_arce.pdf