Les vaccins anti-COVID

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Il est actuellement question de la vaccination anti-Covid. C’est l’occasion d’en discuter dans notre blog. Qu’en est-il à l’heure actuelle fin novembre 2020? C’est l’occasion de refaire un point sur les vaccins en général: que contiennent-ils? Comment les fabrique-t-on? Quels sont les différents types de vaccin? Quels sont les laboratoires sur le coup pour les vaccins anti-COVID? Comment expliquer que l’on puisse fabriquer un vaccin si rapidement? Quand sera-t-il disponible et sera-t-il obligatoire? Ce sont des grandes questions auxquelles nous ne pouvons pas toujours répondre, mais voici quelques éléments de réponse.

Un vaccin, c’est quoi

Un vaccin, c’est une substance biologique prophylactique injectée (souvent en intramusculaire et plus rarement sous-cutanée). Il existe de manière très anecdotique des vaccins par voie orale mais c’est vraiment très rare. Il contient des éléments biologiques spécifiques d’une bactérie ou d’un virus qui ont pour but de stimuler votre système immunitaire. Ils contiennent parfois aussi des adjuvants pour améliorer l’efficacité du vaccin ou des substances pour limiter les contaminations.

Un vaccin se fait le plus souvent par voie intra-musculaire, c’est-à-dire à l’intérieur d’un muscle à l’aide d’une seringue. Parfois sous la peau (en sous-cutané) et plus rarement par la bouche (per os). Lorsque la substance du vaccin est présentée à votre corps, il reconnait cela comme matériel étranger et votre système de défense immunitaire va réagir pour le combattre. Les globules blancs vont réagir et des anticorps vont être créés contre ce corps étranger. Grâce à cela, lors d’une deuxième exposition à ce même corps étranger, votre organisme pourra se défendre directement, car il aura des défenses spécifiques déjà toutes prêtes.

La vaccination permet donc de combattre des maladies infectieuses potentiellement mortelles. Grâce à la vaccination, nous ne voyons plus aujourd’hui de polio car la couverture vaccinale a permis une éradication de cette pathologie. En ce qui concerne la vaccination contre la rougeole (combinée à la rubéole et les oreillons), le vaccin pourrait permettre une disparition de cette maladie. Mais la couverture vaccinale étant insuffisante, on assiste à une recrudescence de cette maladie, dont certains enfants meurent aujourd’hui encore, en France.

La vaccination est accessible à tout le monde avec parfois encore le choix de décider de la faire ou non selon certains vaccins.

Il existe différents types de vaccins.

Les différents types de vaccin

On distinguait auparavant deux grands groupes dans les vaccins: les vaccins vivants atténués (VVA) et les vaccins inactivés. Ces vaccins sont des substances d’origine biologique. Leur fabrication consiste à fabriquer un antigène à partir du germe contre lequel le vaccin va protéger (cela peut être le germe lui-même, une protéine qu’il fabrique de sa paroi, une toxine). L’objectif est de déclencher une réaction immunitaire face à l’introduction de cet antigène pour fabriquer des anticorps spécifiques.

Ces dernières années a été développé un nouveau type de vaccin par génie génétique: les vaccins utilisant des séquences codantes d’acides nucléiques des antigènes.

Les vaccins vivants atténués

Ce sont des vaccins qui contiennent le germe lui-même mais qui a été atténué ou affaibli pour diminuer sa virulence. Il déclenchera immédiatement une réaction immunitaire. Par exemple, le ROR (vaccins contre la rougeole, les oreillons et la rubéole) ou le BCG (contre la tuberculose) sont des vaccins vivants atténués. Ils sont contre-indiqués chez la femme enceinte et les personnes immunodéprimées.

Les vaccins inactivés

Ces vaccins ne contiennent pas de germes vivants. On distingue les vaccins inactivés à germes entiers et les vaccins inactivés sous-unitaires.

Les vaccins inactivés à germe entiers

Ils contiennent la totalité de la bactérie ou du virus, qui a été inactivé par un processus chimique ou thermique. Par exemple, le vaccin contre l’hépatite A ou le choléra.

Les vaccins inactivés sous-unitaires

Ils contiennent un fragment du germe (bactérie ou virus), qui a été rendu inoffensif.

Cela peut être une protéine de surface, par exemple pour l’hépatite B. L’antigène de surface de l’hépatite B est une proteine non infectieuse qui enveloppe le virus. Il est obtenu en purifiant le plasma de porteurs humains asymptomatiques de l’hépatite B, puis en inactivant cette protéine.

Cela peut être une toxine détoxifiée. Par exemple pour la diphtérie ou le tétanos.

Autres composants

Certains vaccins ont des adjuvants pour augmenter leur efficacité. Cela peut être de l’aluminium (hydroxyde ou phosphate d’aluminium). Par ailleurs, ils peuvent aussi contenir un composé dérivé du mercure, le thiomersal, afin d’éviter une prolifération ou une contamination bactérienne dans le vaccin, notamment pour les vaccins multidoses. Reste à savoir l’innocuité de ces substances.

 

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Les vaccins basés sur des séquences codantes

Ces vaccins utilisent des séquences d’acides nucléiques (ADN ou ARN) qui codent pour un antigène du germe ciblé. Cela peut être directement des vaccins à ADN ou ARNm (ARN messager) ou via des vecteurs viraux.

Les vaccins à vecteur viraux

Ces vaccins visent à utiliser un virus, une levure ou une bactérie non pathogène qui contient dans son génome le gène codant pour l’antigène du germe contre lequel on veut vacciner. Ce vecteur viral, appelé vecteur vaccinal, fabriquera et présentera l’antigène du germe dans votre corps, ce qui entrainera une réponse immunitaire, qui sera protectrice lors d’un deuxième contact. Les vecteurs utilisés doivent être inoffensifs pour l’Homme et éviter de se modifier avec le temps. Cette question de la stabilité des vecteurs est une vrai question pour l’avenir.

Actuellement, un vaccin de l’hépatite B est fabriqué selon ce processus.

Les vaccins à ADN et ARNm

Ces séquences nucléotidiques directement injectées codent pour un antigène contre lequel notre organisme va déclencher une réaction immunitaire. Une fois l’ADN transcrit, un peptide est fabriqué et cette protéine correspond à l’antigène qui sera présenté à la surface de la cellule. Reconnu comme étranger, la réaction de votre système immunitaire va se mettre en place. Généralement dans ces cas de figure, la réaction immunitaire est très importante, tous les systèmes sont activés, pouvant arrivés à une réponse inflammatoire importante.

Ces nouveaux types de vaccins sont très récents et aucun n’a encore abouti chez l’humain.

Les avantages sont les suivants:

  • Réponse immunitaire globale (humorale et cellulaire)
  • Moindre coût de fabrication
  • Adjuvant non nécessaire

En ce qui concerne les inconvénients:

  • La réponse immunitaire peut être trop importante avec une réaction inflammatoire majeure
  • Risque que cette séquence nucléotidique s’intègre dans notre génome et donc dans celui des générations suivantes
  • Risque de maladie auto-immune dans un contexte de réaction contre nos propres cellules.

Ce type de progrès nécessite encore des études pour avoir le moins d’effets indésirables possibles. Jusqu’à présent tous les essais faits avec ce type de technologie vaccinale a échoué, comme par exemple pour le VIH. Les effets indésirables étaient trop importants.

Les différentes phases de fabrication d’un vaccin

Il faut en moyenne 10 ans pour fabriquer un vaccin. Différentes phases sont nécessaires afin d’aboutir au vaccin final.

Les essais précliniques

Ils sont pratiqués sur des animaux pour les premiers tests.

Les essais cliniques

  • Phase I: testé sur des volontaires humains, cette phase permet d’observer l’apparition d’effets indésirables, la tolérance du produit et la réaction immunitaire qu’il entraîne.
  • Phase II: tout en continuant les observations de la phase I, cette phase II permet de rechercher la dose optimale de vaccin à injecter, d’évaluer la durabilité de la réponse immunitaire et de mettre en place une stratégie vaccinale (quelle dose, quand et comment?)
  • Phase III: cette phase permet d’évaluer la balance bénéfices-risques du vaccin sur de nombreuses personnes ainsi que son efficacité. De nombreuses études sont faites et permettent de déterminer les conditions d’utilisation du vaccin ainsi que les précautions d’emploi pour ce dernier. C’est la dernière étape avant commercialisation. Les agences du médicament évalueront ces études pour autoriser ou non la commercialisation du vaccin.
  • Phase IV: le vaccin est commercialisé et les médecins peuvent signaler à tout moment des effets indésirables imputés au vaccin. C’est la phase de pharmacovigilance qui dure tant que le produit est sur le marché.

Les vaccins anti-COVID

Parmi plus d’une centaine de candidats pour le vaccin, quatre semblent sortir du lot, en phase III actuellement: Spoutnik V, BNT162b2 (Pfizer et BioNTech), mRNA-1273 (Moderna) et ChAdOx1-S (AstraZeneca). Seulement deux Autorisations de Mise sur le Marché (AMM) sont actuellement en vigueur, en Chine et en Russie. Ces deux pays ont déjà vacciné un grand nombre de personnes, essentiellement des militaires.

Les vaccins à adenovirus

Ce sont des vaccins inactivés, recombinants et vectorisés au sein d’adénovirus. Ce sont les vaccins Spoutnik V et ChAdOx1-S (AstraZeneca). Le vaccin russe Spoutnik V a déjà été utilisé sur les militaires même s’il est toujours en phase III.

Les vaccins à ARN

Ce sont les vaccins mRNA-1273 (Moderna) et BNT162b2 (Pfizer et BioNTech). Ces vaccins sont toujours en phase III et en attente d’AMM. La société  de biotechnologie américaine Moderna a affirmé que son vaccin était efficace à 94,5% et qu’elle allait fabriquer 20 millions de doses d’ici la fin d’année 2020.

Plusieurs interrogations autour de ces vaccins, dont trois principales:

Rapidité de fabrication?

La première est la rapidité de fabrication de ces vaccins: comment peut-on fabriquer un vaccin si rapidement alors qu’en moyenne il faut 10 ans? Un des éléments de réponse est que le Parlement européen a adopté de manière rapide un nouveau règlement en juillet 2020 qui supprime les procédures de protection, de contrôle et de suivi, les étapes d’analyse des risques ainsi que toutes les procédures d’information du public sur tout ce qui concerne les essais, les traitements et vaccins concernant le COVID-19……… On peut donc à juste titre se poser des questions sur la balance bénéfices-risque de ces vaccins sur lesquels nous n’avons aucun recul.

Type de Virus ciblé dans la fabrication du vaccin?

La deuxième interrogation est la suivante: au niveau temporel, il y a eu une première vague par le COVID-19 puis une deuxième, qui n’était pas en réalité une deuxième vague du même virus mais une nouvelle vague de nouveaux mutants. Des personnes ayant eu le virus de la première vague pouvaient tout à fait être de nouveau infectés par le deuxième. Se pose donc directement la question de la nature de la cible du vaccin anti-Covid étant donné les mutations possibles de ce virus. Le vaccin fabriqué contre le virus initial ne ciblerait donc pas les mutants et limiterait donc son efficacité.

 

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Pourquoi vacciner tout le monde?

Et enfin, la troisième interrogation que l’on peut se poser est la nécessité de vacciner tout le monde contre un virus qui fait désormais partie de notre environnement et qui ne provoque qu’une légère surmortalité (1,3%). La moyenne d’âge des décès est au-dessus de 80 ans, et il y a une grande différence entre mourir avec le Covid-19 et mourir du Covid-19. Il est difficile de faire la part des choses entre les décès imputés au Covid et les autres causes de décès. De plus, les enfants sont généralement immunisés contre ce virus, donc les vacciner n’auraient que peu d’intérêt. Et enfin, la majorité des personnes ayant le Covid sont peu symptomatiques. Les personnes développant des symptômes sont minoritaires. Ce virus fait beaucoup parler de lui, mais au final, la tuberculose par exemple fait beaucoup plus de morts, comme bien d’autres maladies. Et sans compter le nombre de décès liés aux retards diagnostics et thérapeutiques d’autres pathologies comme les cancers par exemple.

Donc doit-on se vacciner précipitamment contre un virus qui provoque une faible surmortalité avec un vaccin fabriqué rapidement sans recul suffisant? Devons-nous accepter une vaccination obligatoire pour tout le monde qui ne paraît pas être légitime pour l’instant? On peut réellement se poser la question. Vacciner OUI, mais avec un vaccin que l’on a pris le temps de faire, avec une bonne évaluation de la balance Bénéfices-risques et pour les personnes à risque.

Conclusion

Non seulement les virus font partie de notre environnement, mais la cohabitation sera inévitable. À une échelle plus large, ils sont aussi peut-être là pour faire évoluer notre espèce. Ceci étant, il est important de rassurer bon nombre d’entre nous et de ne pas succomber à la peur. La peur peut finir par nous rendre malade! Nous n’avons pas encore atteint les chiffres des grandes pandémies de peste noire ou de la grippe espagnole! Alors, maintenons toutes les règles d’hygiène nécessaires et de bon sens.