Prévention des cancers: rapport de l’INCa

Le nouveau rapport de l’Institut National du Cancer (INCa) met en lumière l’importance de la prévention dans la réduction de l’incidence des cancers. Il dévoile, depuis début août, sa campagne d’information sur les principaux facteurs de risques évitables des maladies cancéreuses et qui contribuent au développement de cancers, qu’ils soient internes, liés à l’âge ou à l’hérédité, ou externes, liés à nos comportements et à notre environnement. Après une brève épidémiologie des cancers, nous verrons les points soulignés par l’INCa.

Epidémiologie des cancers

Voici quelques aspects clés de l’épidémiologie des cancers :

1. En France, les cancers représentent la première cause de décès chez l’homme et la deuxième chez la femme
2. On estime à 433 136 le nombre de nouveaux cas de cancer diagnostiqués en 2023 en France métropolitaine
3. L’âge médian au diagnostic était de 70 ans chez l’homme et de 68 ans chez la femme
4. Chez l’homme, le cancer de la prostate reste de loin le plus fréquent (59 885 nouveaux cas) devant le cancer du poumon et le cancer colorectal
5. Chez la femme, le cancer du sein se situe en tête (61 214 cas) devant le cancer colorectal et le cancer du poumon
6. Les dernières estimations décrivent une situation plutôt encourageante chez les hommes, avec une diminution de l’incidence ou une stabilité pour les cancers les plus fréquents. Chez les femmes, deux cancers en particulier montrent une augmentation préoccupante : le cancer du poumon et le cancer du pancréas.

Idées principales du rapport

Le rapport indique qu’environ la moitié des cancers détectés chaque année pourraient être évités en modifiant nos comportements quotidiens et nos modes de vie pour réduire notre exposition aux principaux facteurs de risque évitables, tels que le tabac, l’alcool, une alimentation déséquilibrée et la sédentarité.

Les enjeux de la prévention des cancers sont cruciaux, et Thierry Breton, directeur général de l’INCa, met en avant les actions entreprises par l’Institut ainsi que le rôle essentiel de la recherche dans la prévention des cancers (voir vidéo ci-dessous).

Le rapport présente ensuite plusieurs actions concrètes pour limiter le risque personnel de cancer :

1. Arrêter de fumer : Le tabac est le premier facteur de risque de cancer, contribuant à environ 20% des nouveaux cas de cancers chaque année. L’arrêt du tabac est le moyen de prévention le plus efficace, et il n’est jamais trop tard pour arrêter. Des aides professionnelles sont disponibles pour accompagner les fumeurs dans leur démarche.
2. Limiter la consommation d’alcool : L’alcool est la deuxième cause évitable de mortalité par cancer. Même à faible dose, l’alcool augmente le risque de développer 8 types de cancers. Il est recommandé de ne pas dépasser 10 verres d’alcool par semaine.
3. Adopter une alimentation équilibrée et variée : L’alimentation joue un rôle majeur dans la prévention des cancers. Certains aliments sont protecteurs, tandis que d’autres peuvent accroître le risque. Il est important de privilégier les fibres alimentaires, les fruits, les légumes et les légumes secs, tout en limitant la consommation de viandes rouges et de charcuteries.
4. Maintenir une activité physique régulière : L’activité physique est essentielle pour la santé. Elle ne se limite pas à la pratique sportive, mais inclut tous les mouvements effectués au quotidien. Près de 3 000 nouveaux cas de cancers par an sont attribuables à l’insuffisance d’activité physique.

En conclusion, le rapport souligne l’importance de la prévention pour réduire le nombre de cancers et appelle à l’action individuelle et collective pour promouvoir des modes de vie sains et prévenir les cancers.

Voici l’interview de Thierry Breton, directeur général de l’Institut national du cancer, qui souligne les grands enjeux en matière de prévention des cancers:

Par ailleurs, en dehors de ces considérations sur le plan physique, il reste à réfléchir toute la dynamique émotionnelle qui a menée également à la maladie cancéreuse. Même en l’absence d’études scientifiques, il n’est pas évident de prouver le lien entre d’une part des blessures ou traumatismes émotionnels, des choix de vie ayant induit des frustrations ou tout autre facteur endogène inconscient sur le plan émotionnel et d’autre part le développement des maladies cancéreuses. Ceci étant, toute maladie peut être prise dans son ensemble et généralement un dysfonctionnement du physique est souvent associé à une perturbation émotionnelle et la prise en charge, qu’elle soit thérapeutique ou préventive, sera orientée sur tous les aspects du corps. On peut donc légitimement se poser la question d’une prévention également sur le plan émotionnel et mental afin d’éviter l’apparition de maladies cancéreuses ou tout autre maladie d’ailleurs.