L’Académie nationale de médecine s’est prononcée en faveur d’un droit à l’assistance au suicide, mais de manière exceptionnelle, et a exclu le recours à l’euthanasie. Elle a souligné l’importance d’étendre les services de soins palliatifs dans toute la France. Si ce droit est inclus dans le futur projet de loi, certaines garanties devront être mises en place, telles qu’une évaluation collégiale préalable à toute décision et la possibilité pour le patient de réaliser lui-même le geste létal, sans administration par les médecins ou les soignants. L’Académie a fait la distinction entre l’assistance au suicide et l’euthanasie, qu’elle rejette en raison de possibles violations du Serment d’Hippocrate et des inquiétudes exprimées par les professionnels et les associations d’accompagnement en fin de vie. Le texte du gouvernement sur « une aide active à mourir » doit être dévoilé prochainement.
Les propositions
Le texte propose quatre propositions pour améliorer la fin de vie en réduisant la demande d’aide active à mourir :
- Renforcement des droits et diffusion de l’information : Cela implique l’établissement d’un droit opposable pour accéder aux soins palliatifs, l’arrêt des mesures d’obstination déraisonnables, et la mise en place d’une sédation profonde et continue avec analgésie jusqu’au décès. Il s’agit également de promouvoir les directives anticipées et la désignation d’une personne de confiance.
- Développement de la formation et de l’offre de soins palliatifs : Il est essentiel de fournir une formation adéquate et d’assurer une offre de soins palliatifs effective et accessible à tous, partout. Cela permettra d’offrir un accompagnement attentif et adapté à la fin de vie.
- Combler le décalage entre la loi et son application : Il est nécessaire de mieux mettre en pratique la loi actuelle, en particulier en ce qui concerne la pratique de la sédation profonde et continue ainsi que l’analgésie pour soulager la souffrance des patients en phase terminale.
- Impliquer une pluralité collégiale dans les décisions concernant la fin de vie : Tout processus décisionnel lié à la fin de vie devrait impliquer une pluralité de perspectives, en confrontant les opinions des médecins, soignants, proches et du patient lui-même s’il est conscient et lucide.
Ces propositions visent à favoriser une fin de vie digne, apaisée et respectueuse des souhaits du patient tout en mettant l’accent sur les soins palliatifs comme une approche privilégiée pour soulager la souffrance physique et psychologique en fin de vie.
Vous pouvez trouver le rapport de l’académie ici.
Faut-il réviser la loi Claeys-Leonetti?
Voici les éléments en faveur d’une révision de la loi:
- La loi actuelle ne répond pas de manière appropriée aux besoins des personnes en situation de détresse physique et psychologique, souffrant de maladies graves et incurables, et dont le pronostic vital est engagé à moyen terme.
- L’objectif est de permettre l’accès à l’aide active à mourir (sans pour autant encourager son recours) en offrant une option supplémentaire à ceux qui ne trouvent pas de soulagement grâce aux soins palliatifs. Cela reconnaîtrait la capacité individuelle à supporter ou non une souffrance insoutenable dans la durée.
- L’idée est de progressivement introduire dans les textes officiels un droit à une assistance compassionnelle plus étendue, dans le but d’aider à mourir dans les meilleures conditions possibles.
- L’assistance compassionnelle peut être envisagée par humanité pour abréger les souffrances intolérables d’une vie sans espoir. Cela représente une tâche complexe et sans fin qui nécessite une approche graduelle pour permettre un accompagnement respectueux et compatissant envers ceux qui en ont besoin.
Voici une vidéo de l’avis de l’Académie nationale de médecine sur l’assistance au suicide: